Les enfants issus de familles moins riches sont moins actifs, ont une alimentation plus pauvre et souffrent d'obésité, selon un rapport

Les enfants issus de familles moins riches sont moins actifs, ont une alimentation plus pauvre et souffrent d'obésité, selon un rapport

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Un nouveau rapport publié par le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe révèle des disparités alarmantes en matière de santé des jeunes à travers la région, ceux issus de familles les moins aisées étant touchés de manière disproportionnée.

Le Dr Jo Inchley de l'unité des sciences de la santé sociale et publique MRC/CSO de l'Université de Glasgow est la coordinatrice internationale de l'enquête sur les comportements de santé des enfants d'âge scolaire (HBSC). L'enquête surveille les comportements sanitaires et les environnements sociaux de près de 280 000 garçons et filles âgés de 11, 13 et 15 ans dans 44 pays d'Europe et d'Asie centrale.

Le rapport dresse un tableau préoccupant des habitudes alimentaires des adolescents, avec un accent particulier sur le déclin des comportements alimentaires sains et la montée des choix malsains.

Moins de 2 adolescents sur 5 (38 %) consomment quotidiennement des fruits ou des légumes, ces chiffres diminuant avec l'âge (de 45 % des 11 ans à 33 % des 15 ans pour les fruits, et de 40 % à 36 ans). % pour les légumes). Il est inquiétant de constater que plus de la moitié des adolescents déclarent ne manger ni fruits ni légumes au quotidien (56 % des garçons et 51 % des filles de 15 ans).

A l’inverse, la consommation de sucreries et de boissons sucrées reste élevée, avec 1 adolescent sur 4 (25 %) déclarant consommer quotidiennement des sucreries ou du chocolat. Ce taux est plus élevé chez les filles (28%) que chez les garçons (23%) et connaît une augmentation depuis 2018, particulièrement chez les filles (de 23% à 27% pour les filles de 11 ans et de 26% à 28% pour les 15 ans). -filles de 12 ans).

Même si la consommation quotidienne de boissons gazeuses a globalement légèrement diminué depuis la dernière enquête, elle s'élève toujours à 15 % des adolescents, avec des taux plus élevés chez les garçons (16 % contre 14 % pour les filles) et ceux issus de familles moins aisées.

Le rapport révèle un lien préoccupant entre le statut socio-économique et les habitudes alimentaires malsaines, les adolescents issus de familles à faible revenu étant plus susceptibles de consommer des boissons sucrées et moins susceptibles de manger des fruits et des légumes quotidiennement.

Comme le déclare le Dr Martin Weber, chef d'équipe pour la qualité des soins et responsable du programme de santé de l'enfant et de l'adolescent à l'OMS/Europe : « L'abordabilité et l'accessibilité des options alimentaires saines sont souvent limitées pour les familles à faibles revenus, ce qui conduit à une plus grande dépendance à l'égard des aliments sains. aliments transformés et sucrés, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des adolescents.

La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les adolescents constitue un problème de santé publique important, puisque plus d’un adolescent sur cinq est concerné. Ce chiffre a augmenté depuis la dernière enquête de 2018, passant de 21 % à 23 % en 2022. Les taux de surpoids et d'obésité sont plus élevés chez les garçons (27 %) que chez les filles (17 %).

Il est alarmant de constater que les adolescents issus de familles moins aisées sont plus susceptibles d’être en surpoids ou obèses (27 % contre 18 % de leurs pairs plus aisés). Cette disparité met en évidence la nécessité urgente de s’attaquer aux facteurs socio-économiques sous-jacents qui contribuent à ces tendances.

Le rapport soulève également des inquiétudes quant aux faibles niveaux d'activité physique chez les adolescents. L'OMS recommande aux jeunes de pratiquer au moins 60 minutes en moyenne d'activité physique modérée à vigoureuse (APMV) par jour. Le rapport montre que dans l'ensemble, seuls 25 % des garçons et 15 % des filles réalisent 60 minutes d'APMV par jour, avec une participation diminuant avec l'âge, en particulier chez les filles (24 % des filles de 11 ans contre 13 % des filles de 15 ans). -vieilles filles).

Si 60 % des adolescents respectent la recommandation de l'OMS en matière d'activité physique vigoureuse (APV) au moins trois fois par semaine, ce taux est plus faible chez les filles (51 %) que chez les garçons (69 %). Cet écart entre les sexes se creuse avec l’âge, puisque 65 % des filles de 11 ans satisfont à la recommandation, contre seulement 46 % des filles de 15 ans.

Une fois de plus, les inégalités socio-économiques sont évidentes, les adolescents issus de familles plus aisées signalant des niveaux plus élevés de MVPA et de VPA. Cela suggère que des facteurs tels que l’accès à des espaces sûrs pour l’activité physique et la participation à des sports organisés peuvent être influencés par le revenu familial.

Les disparités soulignées dans le rapport ont des implications considérables, qui vont au-delà des préoccupations immédiates en matière de santé. Les conséquences à long terme sur la santé d’habitudes alimentaires malsaines, de l’inactivité physique et du surpoids/obésité à l’adolescence peuvent être graves, notamment des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de certains types de cancer. Ces conditions affectent non seulement le bien-être individuel, mais imposent également un fardeau important aux systèmes de santé et aux économies.

“Une activité physique régulière, des habitudes alimentaires saines et le maintien d'un poids santé sont des éléments essentiels d'un mode de vie sain”, déclare le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe. “Les conclusions du rapport soulignent la nécessité d'interventions ciblées pour permettre aux adolescents d'adopter des comportements plus sains et d'éviter les habitudes qui affectent non seulement leur santé et leur bien-être actuels, mais également leurs trajectoires futures en tant qu'adultes.”

En outre, les disparités socio-économiques dans les comportements des adolescents en matière de santé contribuent à un cercle vicieux de désavantage. Les enfants issus de familles moins riches sont plus susceptibles de connaître des problèmes de santé, ce qui peut nuire à leur niveau d’éducation, à leurs perspectives d’emploi et à leur qualité de vie globale. Cela perpétue les inégalités sociales et limite les possibilités de mobilité ascendante.

Faire face à la crise

Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe appelle à une action urgente pour répondre à ces tendances préoccupantes. Le rapport recommande des stratégies globales axées sur :

  • Réglementer le marketing alimentaire : mettre en œuvre des réglementations plus strictes sur la commercialisation d’aliments et de boissons malsains auprès des enfants et des adolescents.
  • Promouvoir une alimentation saine : améliorer l’accès à des aliments nutritifs et abordables, en particulier pour les familles défavorisées, et mettre en œuvre des politiques visant à décourager la consommation d’aliments et de boissons malsains.
  • Augmenter l'activité physique : créer des environnements sûrs et accessibles pour l'activité physique et promouvoir des initiatives qui encouragent les adolescents à faire régulièrement de l'exercice.
  • Interventions ciblées : Développer des interventions sur mesure pour soutenir des comportements plus sains chez les adolescents, en particulier ceux issus de milieux défavorisés. Ces interventions pourraient inclure des programmes scolaires promouvant une alimentation saine et l’activité physique, des initiatives communautaires donnant accès à des installations sportives et récréatives abordables et des campagnes de santé publique sensibilisant à l’importance de comportements sains.
  • Lutter contre les inégalités sociales : les politiques devraient viser à réduire les disparités socio-économiques en matière de santé, en garantissant à tous les jeunes la possibilité de mener une vie saine.

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