Étudier de nouvelles options de traitement dans la sclérose systémique

Étudier de nouvelles options de traitement dans la sclérose systémique

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EULAR, l'Alliance européenne des associations de rhumatologie, a mis à jour ses recommandations pour la sclérose systémique (SSc) en 2023. Notamment, quatre nouveaux traitements ont été ajoutés qui n'avaient pas été inclus en 2017, soulignant à quelle vitesse le domaine évolue. De nouvelles données probantes solides sont désormais disponibles pour aider à mieux prendre en charge les patients atteints de cette maladie potentiellement mortelle, mais des lacunes subsistent.

La greffe de cellules souches hématopoïétiques autologues (aHSCT) pour la ScS s'est avérée la stratégie de traitement la plus efficace en ce qui concerne la survie globale et sans événement chez les patients sélectionnés. Mais sa toxicité constitue une limite majeure et de nouvelles options de traitement sont nécessaires. Deux résumés présentés au congrès EULAR 2024 à Vienne se sont concentrés sur de nouvelles approches.

Jörg Henes s'est présenté au nom des enquêteurs de l'AST MOMA. Cette étude prospective et ouverte a évalué la faisabilité de l'aHSCT chez des patients présentant une insuffisance pulmonaire ou cardiaque, et a également évalué l'efficacité d'un régime à toxicité réduite. Les patients ont été stratifiés en fonction de leurs manifestations et la mobilisation a été réalisée avec une réduction (2x 1 000 mg) de cyclophosphamide plus du lénograstim avant la sélection des CD34+.

Pour les patients présentant une alvéolite active, la cyclophosphamide a été augmentée à 2 x 1 500 mg, et ceux présentant une atteinte cardiaque fonctionnelle ont reçu un régime de conditionnement comprenant du thiotépa, une demi-dose de cyclophosphamide et du rATG avant la réinfusion des cellules souches sélectionnées. Le critère d’évaluation principal était la survie globale.

Sur un suivi de 3 ans, 8 des 35 patients inclus sont décédés. Le taux de réponse global était de 71,4 % après 12 mois et de 60 % après 36 mois. Une maladie évolutive a été rapportée chez 4 patients, et 1 a rechuté au cours de la première année, tandis que 4 autres ont rechuté plus tard.

Au total, le critère principal a été atteint puisque le taux de survie globale à 3 ans était comparable aux données disponibles. Le taux de mortalité lié au traitement de 11,4 % était plus élevé que ce que les chercheurs avaient prévu, mais pourrait être attribué à une population à haut risque : elle est majoritairement masculine, avec une atteinte cardiaque fonctionnelle et plus de 90 % d'entre elles souffrent d'une maladie cutanée diffuse.

Les auteurs pensent qu'il s'agit de la première étude prospective utilisant un régime réduit de mobilisation et de conditionnement du cyclophosphamide chez des patients présentant une atteinte cardiaque, et il est impressionnant que ce régime à toxicité réduite ait montré un résultat comparable en ce qui concerne la survie globale.

Au cours de la même séance, Panagiota Xanthouli a présenté de nouvelles données de l'essai EDITA, axées sur les patients atteints de ScS et d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) légère traités par ambrisentan. Des données antérieures montrent que cette option a entraîné une baisse significative de la résistance vasculaire pulmonaire (PVR), mais pas de la pression artérielle pulmonaire moyenne (mPAP) par rapport au placebo après 6 mois.

La présente étude visait à évaluer les effets à long terme de la poursuite du traitement par l'ambrisentan par rapport à un groupe témoin n'ayant reçu aucun traitement vasodilatateur. Le critère d'évaluation principal était d'évaluer si la poursuite du traitement par ambrisentan empêchait le développement de l'HTAP selon la nouvelle définition.

Les résultats ont révélé une amélioration significative de la mPAP dans le groupe recevant de l'ambrisentan par rapport au groupe témoin. De plus, 4 patients du groupe témoin ont développé une nouvelle HTAP avec une PAPm > 20 mmHg, contre aucun des patients recevant de l'ambrisentan. Ceci suggère que la poursuite d’un traitement ciblé contre l’HTAP protège les patients atteints de ScS d’une détérioration de l’hémodynamique.

Prises ensemble, ces nouvelles découvertes pourraient avoir une incidence importante sur la norme actuelle de soins pour les patients atteints de ScS.

Fourni par l'Alliance européenne des associations de rhumatologie (EULAR)

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