Centrer les populations sous-représentées dans la recherche en pharmacie

Centrer les populations sous-représentées dans la recherche en pharmacie

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Les populations sous-représentées ont été historiquement exclues des essais cliniques, notamment les femmes, les groupes minoritaires raciaux et ethniques, ainsi que les populations enceintes, allaitantes, pédiatriques et gériatriques. Bien que l’importance d’inclure ces groupes dans les essais cliniques soit progressivement reconnue et corrigée, des questions subsistent quant à la manière dont les médicaments actuellement prescrits affectent ces populations, notamment sur leur sécurité et leur efficacité.

“Nous savons que même si nous avons davantage de politiques et de réglementations suggérant l'inclusion de ces groupes sous-représentés, cela ne se traduit pas toujours par ce que nous voyons en tant que cliniciens et par qui participe aux essais cliniques, et il existe un écart entre la politique et la mise en œuvre”, déclare Mira Maximos, Ph.D. candidat à l'École de pharmacie de l'Université de Waterloo. Compte tenu de l’ampleur des écarts, la nécessité d’une inclusion éclairée des groupes minoritaires dans la recherche est extrêmement importante.

Les travaux de Maximos, en collaboration avec le Centre d'excellence pour la santé des femmes et Santé Canada, sont fondamentaux dans la recherche théorique qui met en lumière les limites de la recherche et les moyens de combler ces lacunes. Certains de ces travaux ont servi de base aux travaux actuels de Maximos avec son directeur de thèse, JM Gamble, professeur clinicien agrégé à l'École de pharmacie, axés sur la stratification du risque d'allergie à la pénicilline et le déclassement en tenant compte du sexe et du genre.

L'article intitulé « Sexe, genre et réglementation des médicaments sur ordonnance : omissions et opportunités » a été publié dans le Revue internationale de recherche environnementale et de santé publique.

En comprenant comment le sexe et le genre influent sur le cycle de vie d'un médicament, les cliniciens peuvent optimiser les dosages et la surveillance pour de meilleurs résultats thérapeutiques. Pour améliorer l'équité en matière de santé et de genre dans la recherche et les études cliniques, les monographies de produit et les informations destinées aux consommateurs sur les médicaments doivent être transparentes pour améliorer et soutenir la science du sexe et du genre, et un engagement clair doit être pris en faveur de la transparence des données. Les lacunes concernant les groupes sous-représentés et les médicaments sur ordonnance doivent être reconnues pour améliorer la réglementation.

L'école encourage Maximos et autres doctorants. les candidats intègrent l’expertise pharmacothérapeutique et l’innovation dans la recherche fondamentale, appliquée et clinique afin de former les futurs scientifiques, décideurs politiques et leaders des sciences de la santé. Les chercheurs et les entrepreneurs de Waterloo sont à la pointe de l'innovation en santé au Canada, en se concentrant sur leurs recherches qui mettent l'accent sur les soins axés sur le patient et abordent les problèmes de santé mondiaux.

Les recherches de Maximos prennent en compte les patients et les utilisateurs finaux de la recherche, afin de centrer leurs voix et ce qui est important pour eux. Cela lui permet d'examiner les résultats et ce qui affecte directement les groupes marginalisés, en particulier les femmes.

L’impact de la conduite de recherches incluant des groupes sous-représentés et des informations manquantes sur ces groupes commence à créer un pont entre ce que nous savons être des lacunes dans la recherche, y compris les informations sur le sexe et le genre. “L'étude met en lumière l'écart afin que nous puissions commencer à le combler”, ajoute Maximos.

Cet écart rend plus difficile la connaissance du degré de sécurité et d’efficacité des médicaments et de la manière de les appliquer à des populations spécifiques.

Les recommandations issues de cette étude ont été adressées à Santé Canada sur la manière dont le sexe et le genre peuvent être mieux inclus dans la gestion du cycle de vie des médicaments, sur la manière dont ils peuvent travailler avec les fabricants pour améliorer la transparence concernant le sexe et le genre, et sur la manière de mieux impliquer les cliniciens dans les processus décisionnels.

« Cette étude a été très révélatrice. Ce que nous considérions comme un effet indésirable lié au sexe était en fait lié au genre. Il est gratifiant de comprendre que c'est beaucoup plus compliqué que nous le pensions », explique Maximos. « Nous devons comprendre l'équilibre entre les deux, car on ne peut pas dissocier inexplicablement le genre du sexe à moins de considérer le sexe comme une variable biologique en tant qu'expression des gènes. Cependant, au fil du temps, le genre devient étroitement lié au sexe. »

Maximos est la lauréate de la bourse de doctorat 2024 des Instituts de recherche en santé du Canada. Elle élaborera un programme de recherche axé sur le patient qui mettra à profit son expertise clinique en gestion des antimicrobiens et son expérience de recherche en pharmacoépidémiologie et en analyses fondées sur le sexe et le genre.

« Les défenses du sexe et du genre sont indissociables ; elles vont de pair », déclare Maximos.

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